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Définition

People Director

Le people director (ou director of people) est un titre RH d’origine anglo-saxonne de plus en plus utilisĂ© dans les entreprises modernes. Il dĂ©signe une fonction Ă©quivalente Ă  celle d’un directeur des ressources humaines (DRH), mais avec une orientation beaucoup plus centrĂ©e sur l’humain, la culture d’entreprise et l’expĂ©rience collaborateur. On le retrouve surtout dans les environnements innovants (start-up, scale-up, tech), oĂč les RH sont perçues comme un levier stratĂ©gique de performance, d’attractivitĂ© et de rĂ©tention des talents.

1 – D’oĂč vient ce terme ?

Le terme people director est issu du vocabulaire managĂ©rial anglo-saxon. Il est apparu dans les annĂ©es 2010 dans des environnements innovants, notamment dans la tech et les start-ups californiennes, oĂč la gestion des ressources humaines a pris un tournant stratĂ©gique, orientĂ© vers la culture d’entreprise, l’expĂ©rience collaborateur et le leadership humain.

En anglais, d’autres variantes existent, comme director of people, chief people officer ou encore head of people. Ces intitulĂ©s ont tous un point commun : ils Ă©vitent le terme « human resources », jugĂ© parfois trop technique ou dĂ©shumanisĂ©, pour mettre l’accent sur ce qui fait l’essence du mĂ©tier : les personnes.

En France, le titre reste encore marginal dans les grandes entreprises traditionnelles, mais il est de plus en plus adopté par les entreprises à culture internationale, les scale-ups ou les organisations qui souhaitent moderniser leur image RH.

2 – Quelle diffĂ©rence avec un DRH “classique” ?

Sur le papier, les missions d’un people director et d’un directeur des ressources humaines (DRH) peuvent sembler identiques : gestion des talents, politique RH, dĂ©veloppement des compĂ©tences, climat social
 Mais dans la pratique, le people director se distingue par son positionnement stratĂ©gique et sa philosophie d’action.

LĂ  oĂč le DRH peut ĂȘtre perçu comme un garant des rĂšgles, des procĂ©dures et de la conformitĂ© sociale, le people director incarne une vision centrĂ©e sur l’expĂ©rience collaborateur, la culture d’entreprise et la co-construction. Il ou elle joue un rĂŽle clĂ© dans la transformation managĂ©riale, l’engagement des Ă©quipes, et la crĂ©ation de sens au travail.

Autre diffĂ©rence notable : le people director est souvent plus intĂ©grĂ© Ă  la gouvernance, aux cĂŽtĂ©s du CEO, et travaille en Ă©troite collaboration avec les directions produit, marketing ou innovation. Sa posture est moins hiĂ©rarchique, plus transversale, tournĂ©e vers le dialogue, l’impact humain et la valorisation des talents.

3 – Quelles sont ses missions concrùtes ?

Le people director pilote l’ensemble des enjeux humains de l’organisation, mais avec une approche rĂ©solument orientĂ©e vers la culture, l’engagement et l’évolution des collaborateurs. Voici les principales missions qu’on lui confie :

  • DĂ©finir et incarner la culture d’entreprise : il veille Ă  ce que les valeurs, les comportements attendus et l’ambiance de travail soient cohĂ©rents et partagĂ©s Ă  tous les niveaux de l’organisation.

  • AmĂ©liorer l’expĂ©rience collaborateur : du processus d’onboarding Ă  la gestion des carriĂšres, il s’assure que chaque moment-clĂ© du parcours salariĂ© soit positif, motivant et alignĂ© avec les objectifs de l’entreprise.

  • Accompagner les managers : en tant que coach interne ou facilitateur, il aide les Ă©quipes encadrantes Ă  adopter des pratiques managĂ©riales modernes, inclusives et performantes.

  • Piloter la stratĂ©gie RH : il Ă©labore les politiques de recrutement, de mobilitĂ©, de formation et de dĂ©veloppement des compĂ©tences, en lien avec la stratĂ©gie globale.

  • Mesurer et analyser l’engagement : Ă  travers des enquĂȘtes, des KPIs et des outils de feedback, il identifie les leviers de motivation et agit pour renforcer la fidĂ©lisation.

Le people director n’est pas seulement un gestionnaire de processus RH, c’est un architecte du lien social dans l’entreprise.

4 – Dans quel type d’entreprise trouve-t-on ce rîle ?

Le poste de people director s’est d’abord imposĂ© dans les start-ups et scale-ups, notamment dans l’univers de la tech, oĂč la culture d’entreprise et l’attractivitĂ© des talents sont des leviers de croissance clĂ©s. Il est Ă©galement frĂ©quent dans les entreprises Ă  forte culture anglo-saxonne, en particulier celles ayant une implantation internationale.

On retrouve aussi ce titre dans certaines entreprises en transformation, qui souhaitent moderniser leur fonction RH et rompre avec une approche trop administrative ou descendante. Dans ce contexte, le people director devient un signal fort d’une volontĂ© d’humaniser la gouvernance, d’attirer des profils exigeants et de repositionner les RH comme acteur stratĂ©gique.

En revanche, il reste encore peu utilisĂ© dans les PME traditionnelles, les collectivitĂ©s ou les grandes structures trĂšs hiĂ©rarchisĂ©es, oĂč le terme « DRH » reste la norme.

5 – Quelles compĂ©tences pour devenir people director ?

Le people director combine des compĂ©tences traditionnelles des ressources humaines avec des aptitudes plus transversales, liĂ©es Ă  la culture, au leadership et Ă  l’accompagnement du changement. Son profil est Ă  la fois stratĂ©gique, humain et tournĂ© vers l’innovation managĂ©riale.

Parmi les compétences clés, on retrouve :

  • L’intelligence Ă©motionnelle : capacitĂ© Ă  Ă©couter, comprendre et gĂ©rer les dynamiques humaines et Ă©motionnelles dans l’entreprise.

  • Le leadership : pas au sens hiĂ©rarchique, mais dans la capacitĂ© Ă  inspirer, Ă  mobiliser les managers, Ă  faire Ă©voluer les pratiques.

  • La vision stratĂ©gique RH : capacitĂ© Ă  aligner les politiques humaines avec les objectifs de l’entreprise, en anticipant les transformations Ă  venir.

  • La culture digitale et collaborative : connaissance des outils RH modernes, sensibilitĂ© aux enjeux du travail hybride, de l’autonomie, de la transparence.

  • La posture de coach ou de facilitateur : savoir crĂ©er les conditions du dialogue, de l’engagement, de l’expĂ©rimentation.

Le parcours pour accĂ©der Ă  ce type de poste est souvent riche et variĂ© : certains viennent du monde RH, d’autres du conseil, du management ou de la communication interne.

6 – Pourquoi ce titre devient-il de plus en plus populaire ?

Si le titre de people director gagne du terrain, c’est parce qu’il incarne une transformation profonde du rĂŽle des RH dans les organisations. Ce n’est pas qu’un effet de mode ou un rebranding cosmĂ©tique : c’est le reflet d’une Ă©volution culturelle.

Les entreprises cherchent Ă  se montrer plus attractives, plus humaines, plus engagĂ©es. Dans un contexte de guerre des talents, de quĂȘte de sens et de montĂ©e des aspirations individuelles, elles doivent dĂ©montrer qu’elles placent l’humain au cƓur de leur stratĂ©gie. Le titre de people director envoie ce signal.

Il traduit aussi un changement de posture : on ne gùre plus des ressources, on accompagne des personnes. On ne se contente plus de faire appliquer les rùgles, on construit du collectif. En ce sens, le people director devient l’ambassadeur de l’entreprise auprùs de ses collaborateurs — et inversement.

7 – Le people director, symbole d’une RH humanisĂ©e

Le titre de people director ne désigne pas seulement un poste, il incarne une vision renouvelée de la fonction RH. Une vision plus humaine, plus transversale, plus connectée aux attentes des salariés et aux enjeux sociétaux.

Dans un monde du travail en mutation rapide, ce rĂŽle reflĂšte l’ambition d’aligner performance Ă©conomique et bien-ĂȘtre des Ă©quipes. Le people director agit comme un catalyseur de culture, un facilitateur de transformation, un garant du sens et de la cohĂ©rence interne.

S’il reste encore peu rĂ©pandu en dehors des Ă©cosystĂšmes innovants, tout laisse Ă  penser que cette approche, plus humaniste et stratĂ©gique Ă  la fois, est appelĂ©e Ă  se gĂ©nĂ©raliser. Car demain, plus encore qu’aujourd’hui, ce sont les personnes qui feront la diffĂ©rence.